- C’est quoi le M-Pox et quel est son origine ?
La VARIOLE Simienne (variole du singe ou orthopoxvirose simienne) est une maladie infectieuse émergeante causée par le virus de la Variole simienne (en anglais Monkeypox) qui est devenu M-Pox selon la terminologie adoptée le 28 Novembre 2022 par l’OMS. Cette maladie est cosmopolite et son origine remonte à 10.000 avant JC et qui a ses origines géographiques au Nord Est de l’Afrique, en Chine ou dans la vallée de l’Indus. D’après les connaissances actuelles, c’est un virus animal qui se serait progressivement adapté à l’homme.

2. Quel est l’état de M-Pox en RDC ?
En RDC, la maladie a été signalée pour la première fois chez l’être humain en 1970 chez un jeune patient de 9MOIS (principalement dans les petites flambées épidémiques familiales ou communautaires). Ensuite la plupart de cas a été signalé dans les régions rurales et isolées et les zones des forêts tropicales humides d’Afrique Centrale et l’Afrique de l’Ouest.
Cette maladie a déjà tué plusieurs personnes en RDC et se présente sous forme d’une épidémie et depuis décembre 2022, la RDC fait face à cette maladie qui ne cesse d’endeuiller les familles et la province du Nord Kivu est la celle plus touchée des toutes les autres. L’OMS a mis en place une cellule opérationnelle basée à Goma et organise toutes les activités opérationnelles suivant une approche provinciale et zonale et la vaccination ciblée contre la M-Pox a été lancée, en commençant par la province du Nord-Kivu, ajoutant une mesure cruciale pour compléter les efforts de contrôle de l’épidémie en cours et protéger des vies. La vaccination concerne en priorité le personnel de première ligne, les contacts des cas confirmés et les autres groupes à risque.
3. Quels sont les symptômes de M-Pox ?

L’orthopoxvirose simienne ou M-POX est caractérisée par une montée de fièvre, des lésions cutanés(pustules) suivie une éruption cutanée qui peut ressembler à des boutons (boutons remplies de liquide ou de pus qui se dessèchent pour former des coûtes) qui apparaissent sur le visage, à l’intérieur de la bouche et sur d’autres parties du corps, comme les mains, les pieds, la poitrine, les organes génitaux ou l’anus;… ainsi que des douleurs musculaires, le maux de tête (céphalées), des maux de dos, ganglions, frissons ,des adénopathies, des dyspepsies, des nausées, vomissement et la diarrhée.

4. Quel est le réservoir du virus de M-Pox ?
Le réservoir du virus n’est pas encore clairement défini à ce jour mais les recherches continuent et les espèces animales suspectées comme réservoir du virus sont : les rongeurs (écureuils, rats, crycetomes ou rat de Gambie, aulacode, etc.), parfois de singes, porcs épics et pangolins.
5. Quelles sont les voies de transmission du virus de M-Pox ?

La transmission chez l’humain du virus Monkeypox est soit direct à travers des animaux infectés, le contact avec les lésions cutanées ou les fluides biologiques de tout genre d’une personne infectée y compris la salive (inhalation de la salive quand une personne contaminée éternue = transmission aérienne), les plaies, des câlins, des baisers ou des rapports sexuels soit indirect via des matériaux contaminés (comme la literie du malade, ses habits ou les surfaces qui lui ont servies).
6. Quel est le diagnostic différentiel du virus de M-Pox ?
Le Monkeypox peut être confondu avec une forme grave de varicelle. Généralement, certaines différences entre le Monkeypox et la varicelle sont les suivantes :
Monkeypox | Varicelle |
Fièvre avant l’éruption cutanée | Pas de fièvre avant l’éruption cutanée |
Lymphadénopathie | Pas de lymphadénopathie |
Lésions au même stade | Lésions à des stades différents |
Lésions profondes | Lésions superficielles |
Lésions situées principalement sur les extrémités | Lésions principalement situées au centre du corps |

Le Monkeypox est à distinguer avec : La varicelle, La gale, La rougeole, La syphilis secondaire, L’herpès zoster
7. Quel est le diagnostic biologique du virus de M-Pox ?
Le Monkeypox est confirmé en laboratoire avec des échantillons appropriés des lésions (écouvillons des lésions), des échantillons des fluides où la charge virale y est importante.
- Diagnostic sérologique par la recherche des anticorps IgM et IgG, la recherche de l’antigène viral par ELISA.
- Diagnostic virologique : isolement du virus sur cellule VERO.
- Diagnostic moléculaire : mise en évidence de l’ARN du virus par la RT-PCR à partir des écouvillons des lésions et des croûtes.
Nb. L’analyse en laboratoire est nécessaire pour confirmer ce diagnostic.
8. Comment traiter la maladie à virus de M-Pox ?
Le M-Pox est une maladie curative et le traitement est symptomatique et consiste à maitriser la fièvre, soulager les douleurs, soigner les lésions cutanées élémentaires et des prurits pour des cas simples et modérés ; Mais pour les cas sévères et compliqués, en dehors de la fièvre, les douleurs, des lésions cutanés(pustules), le patient présente aussi des adénopathies (augmentation de la taille des ganglions lymphatique), des dyspepsies (sensation de douleur ou d’inconfort dans la partie supérieure de l’abdomen), des nausées et vomissement.
9. Quelles sont les complications de la maladie à M-Pox ?
Si le traitement n’est pas suivi, les complications sont énormes entre autre:
La désaturation (en O2), des pneumopathies(aigues et sévères), l’otite aigüe, l’atteinte oculaire, ulcérations buccales, candidoses buccales sévères, diarrhées et déshydratation, anorexie, syndrome de malnutrition aigüe, anxiété, agitation, convulsion et …. Mort
10. Quelle est la prévention de la maladie à M-Pox ?
Le vaccin contre la variole (VAV) a un effet protecteur contre le Monkeypox. Cependant ce vaccin a été retiré de la RDC depuis 1985 suite à l’éradication mondiale de la variole. Actuellement, une étude sur l’utilisation d’un vaccin antivariolique de 3eme génération est en cours. D’autres mesures de prévention permettent d’interrompre la chaine de transmission du réservoir sauvage-homme et de personne à personne ; Il s’agit de, d’:
- Eviter tout contact (y compris sexuel) avec le malade ; ses produits biologiques (les vomis, les selles, les urines du malade, sang, salive, etc. 😉 ; ses effets (la literie, les habits, etc.) ou les surfaces.
- Eviter tout déplacement du malade de la concession et informer le personnel soignant du centre de santé le plus proche ;
- Eviter de manipuler les cadavres suspects aux Monkeypox
- Eviter la manipulation et la consommation d’animaux présentant des lésions sur la peau ;
- Pratiquer rigoureusement toutes les mesures d’hygiène élémentaires, notamment le lavage des mains avec du savon le plus fréquemment possible ;
- Eviter la manipulation/préparation d’animaux malades ou trouvés morts sans raison apparente ;
- Eviter de manipuler les carcasses d’animaux sauvages en cas de blessures, lésions ou excoriations cutanées.
11. Quelle attitude à prendre pour lutter contre la propagation de la maladie à M-Pox ?
Si vous êtes tombé sur cet article, certainement par ce que devez aider à limiter la chaine de transmission de la maladie à M-Pox ; Alors, apprenons à toute la communauté à respecter les mesures telles qu’éviter tout contact avec un sujet suspect ou tout objet susceptible de nous contaminer, en isolant les malades et en pratiquant les gestes barrières afin de limiter la chaine de transmission de la maladie au sein de notre société.